A la fin des années 1990, je rencontrais souvent Paulette Guinchard-Kunstler dans le train pour Paris. Militante à l’AFJ, association des femmes journalistes, j’en profitais pour lui parler du « maltraitement médiatique » des femmes politiques par les médias.
Je lui avais notamment conseillé de ne pas se laisser appeler par son prénom seulement, comme une enfant ou une subalterne, alors que les hommes politiques étaient désignés par leur nom. « Sylvie, vous voyez le mal partout, vous êtes trop féministe ! », m’avait-elle répondu.
Au début des années 2000, j’avais envisagé d’écrire sa biographie – j’ignorais que Catherine Eme-Ziri y travaillait. J’avais donc rencontré Paulette à sa permanence de la place des Tilleuls. Après avoir passé en revue sa vie politique, y compris les déboires, elle m’avait avoué que, sans doute trop naïve, elle n’avait pas été assez féministe !