C’est en 1986 que j’ai commencé à connaître Paulette à Planoise, après son adhésion au PS.
L’arrivée de militants du PSU était vue avec réserve et bien qu’étant alors au CERES, j’ai très vite été touché par la personnalité de Paulette : une tonalité particulière dans ses interventions et son comportement où la simplicité chaleureuse, l’empathie se conjuguaient avec la curiosité intellectuelle, le goût du dialogue et du questionnement. Eloignée des postures, elle ne cherchait pas à se poser ou s’imposer par des discours ou des petites phrases calibrées ; elle exprimait simplement ce qu’elle ressentait, pensait et son intérêt pour les autres lui permettait d’établir une relation personnelle.
Sans faire partie de sa mouvance, j’avais confiance en Paulette qui a compté pour moi et de plus en plus au fil des années.
J’ai pensé assez tôt que ses qualités relationnelles et son engagement lui ouvraient un lien avec la population susceptible de lui permettre, plus que d’autres personnes plus brillantes, d’être au premier rang à Besançon mais je voyais aussi qu’elle n’était pas dans le registre de l’organisation d’un leadership à l’intérieur du PS ce qui sera une des causes de sa défaite à la primaire pour les municipales.
Élu en 1995 et ne suivant pas de près les questions municipales jusqu’alors, j’ai vu la détermination de Paulette à porter des projets alliant une appréhension concrète, pragmatique et humaine de ceux-ci à une vision, un sens donné à l’action, nourrie de son ouverture d’esprit, d’une pensée en mouvement. Une vision qu’elle avait aussi bien pour le développement de Besançon, de la Région que pour les enjeux de société.
Devenu adjoint à l’intercommunalité après son élection comme députée en 1997, j’ai vu à quel point elle était appréciée par les élus des communes du Grand Besançon et mesuré aussi les difficultés auxquelles elle avait dû faire face, l’énergie qu’elle avait déployée pour le développement de l’intercommunalité qui suscitait bien des craintes et des oppositions y compris au sein de la ville de Besançon.
Paulette aimait à parler de ce qu’elle aimait, de ce qui comptait pour elle et pour ses interlocuteurs : lectures, projets, rencontres… Je la revois décryptant le message politique du film récent « Alice et le maire » avec une curiosité toujours très vive. Sans ménager sa santé, Paulette s’investissait une générosité et énergie totales pour améliorer la vie de ses concitoyens.
Un grand merci à Paulette pour tout ce qu’elle a fait, porté, ce qu’elle a été .
Paulette qui reste très présente à mon esprit.
Avec admiration et émotion.