Paulette GUINCHARD, c’était l’engagement !
Un engagement, militant et syndical, qui s’est construit depuis sa jeunesse dans ses terres du Doubs. Des Jeunesses agricoles catholiques à la CFDT. Paulette GUINCHARD a connu l’engagement syndical et l’a fait vivre tout au long de son parcours politique et personnel. Quand nous échangions ensemble, elle s’y référait toujours. C’est la source et l’ancrage de ses convictions.
On rencontre au cours de sa vie des femmes et des hommes engagés, qui portent des idéaux, qui projettent une vision et une ambition pour notre société. Pour moi, alors que nous étions issues de deux familles politiques différentes, Paulette était une de celles-là.
Paulette GUINCHARD a marqué son passage par des avancées majeurs pour notre système de protection sociale contemporain. Nous les lui devons ! Récemment nous avons fêté les 75 ans de la Sécurité sociale ; Paulette a été l’un des architectes, des concepteurs, des promoteurs d’une vision avancée de notre modèle social. Rendons lui hommage pour cela.
Je souhaite, en cette occasion, vous faire part d’un souvenir personnel celui de Paulette GUINCHARD dans l’hémicycle, à 2 heures du matin, quand nous bataillions pour la loi du 11 février 2005. Paulette ne lâchait rien. Les amendements qu’elle portait étaient de ceux qui comptent et font avancer un texte. Ils ne résistaient pas aux postures politiciennes ! Et Paulette, depuis les bancs de la gauche, interpelait le gouvernement sans relâche dans l’intérêt général.
C’est là l’origine de notre amitié politique et d’engagement et de notre estime mutuelle.
Enfin, Paulette GUINCHARD, c’était l’engagement personnel, l’engagement d’une femme sensible, ouverte, courageuse, pétillante, qui savait lucidement ce que la maladie et le handicap impliquaient pour elle. Elle avait la générosité de la reconnaissance immense envers ses proches qui lui permettaient d’être elle-même et de faire ses choix, choix d’engagement et choix de vie !
En mon nom et au nom du Conseil de la CNSA, en lien avec Philippe Pichery qui y siège comme vice-président aujourd’hui, je veux citer un couplet souvent oublié de notre hymne national … Ce couplet, plein d’humilité, nous rappelle que « nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus » et que nous formons au fond une longue chaîne de l’engagement républicain.