Zaza nous l’avons connue à son arrivée en Fac alors que nous étions des étudiants déjà bien avancés dans nos études. C’était la sœur de Marie-Noëlle qui, comme nous, faisait des études d’histoire. S’est-elle dès lors inscrite à l’AGEB-UNEF dès son entrée en FAC ? Ce qui a certainement facilité son intégration car en ce temps, hélas révolu, le syndicat étudiant regroupait tout le monde de la « Calotte » à l’UEC en attendant les « gauchistes ». En tout cas ce fut certainement au bar de l’AG, tenue par la « mère Barouillet », que nous avons accueilli la petite sœur. Mais il faut reconnaître que ce souvenir est bien estompé…
Beaucoup plus tard, autre souvenir, plus précis et plus personnel. C’était un soir au Kursaal, un soir d’élections, le soir de ce jour où Zaza avait été élue à la députation (mars 1997). J’étais heureux pour elle mais en même temps, sachant ce que le pouvoir peut faire, je lui ai dit, tout en lui faisant la bise, « Tu ne changes pas, hein ! ». Elle m’a répondu « Pas d’inquiétude ! ». Dire qu’elle n’a pas du tout changé serait trop dire. Comme tout un chacun, nous évoluons et elle aussi. Mais sans reconduire totalement le passé elle a conservé cette simplicité, cette attention aux autres qui sont la marque de celles et ceux qui savent d’où ils viennent.
Quelques années après, c’était en fin avril- début mai 2002, nous subissons un ahurissant séisme politique. Le Pen au second tour ! Du fait de la multiplicité des candidatures à gauche et de la mauvaise campagne de Jospin. D’où d’impressionnantes manifestations antifascistes. Lors de l’une d’entre elles alors que nous traversions la place du 8 septembre j’aperçois Zaza qui se tient sur le trajet mais sur le bord de la manifestation. Je vais vers elle et lui dit « Zaza, viens, ta place est parmi nous ». Elle me répond « Oui je suis de ton avis mais je préfère rester en retrait ». Était-elle encore ministre ? Probablement car ce devait être entre les deux tours.
Voilà en quelques lignes échappées de ma mémoire quelques souvenirs de cette belle personne qu’était « la Paulette ».