A Ornans, nous avons eu une vraie tristesse à l’annonce de son décès, car Paulette était une fidèle et une proche. J’animais l’association Pour un Canton Vivant, et à chacune de nos manifestations, Paulette répondait présente, acceptait d’animer un débat, notamment celui sur le vieillissement où elle avait insisté avec le gériatre Marc Degois (qui habite Ornans) sur la nécessité d’accompagner les personnes en fin de vie, pour soulager la douleur psychique et physique.
J’insiste sur sa présence régulière, car, à la différence d’autres personnes politiques même de gauche, elle était là même en dehors des périodes électorales, ce qui lui permettait lors de repas ou de pique-nique de prendre le temps de vraiment discuter avec les gens, de rire aussi avec eux de bon cœur.
Les militants disaient toujours : « elle au moins, on ne la voit pas que pendant les campagnes électorales ». Et elle ne faisait pas semblant de s’intéresser à eux, son empathie était réelle.
Pour ce qui est des campagnes électorales, je me suis trouvée quelques fois à sa permanence place des Tilleuls à ce moment-là. Lorsque les militants venaient raconter les méthodes peu orthodoxes des adversaires politiques et suggéraient de rendre la pareille, Paulette s’y opposait fermement systématiquement. Elle voulait toujours que sa campagne soit nette, sans attaque, sans bavure. Elle aimait bien au fond ces périodes de campagnes électorales, sauf peut-être le fait de devoir toujours goûter aux pots préparés par les militants dans les communes ; elle disait : « les gâteaux de ménage et le vin du Jura, je n’en peux plus ! ».
Nous n’aimions pas seulement la femme politique, mais aussi la personne ; c’est vraiment ce qui ressort des échanges. Elle a changé le regard des gens sur le monde politique quand elle était encore active, comme un certain Marc Chapelain, ancien maire d’Ornans. Peu ont réussi à prendre ce relais-là.
Ce sont ces personnalités politiques-là qui font barrage à l’extrême droite, par leur tolérance, leur pragmatisme, leur sincérité, en oubliant les dogmes et en restant fidèles à un idéal.