Paulette, pour moi, c’est Zaza et ce sera toujours Zaza.
Après l’avenue Ile de France, Jean, Zaza et Georges sont venus s’installer rue de Franche Comté, juste derrière chez nous. C’est là, à Planoise que nous nous sommes rencontrées. Zaza et moi nous retrouvions au terrain d’aventures et papotions pendant que les enfants jouaient. A cette époque, Zaza se posait des questions sur son avenir professionnel, elle se cherchait. Si mes souvenirs sont fidèles à la réalité, elle venait de quitter son job, avant de s’engager au CRIDF. Attirée par la politique, Zaza était subjuguée par cette femme pour laquelle elle vouait une grande admiration : Huguette Bouchardeau.
Douée d’une grande capacité à communiquer, Zaza aimait mettre les gens en relation. C’est comme ça que je suis partie avec les enfants à l’île d’Yeu avec sa voisine et ses enfants. Elle aimait provoquer les rencontres entre nous. Ce petit coin de Planoise était très vivant. Les parents, surveillaient de temps à autre leurs enfants du balcon…
Zaza a su créer un réseau d’échanges et de services entre voisins. De son côté, les Califano, Talbot, Locatelli et du nôtre les Lime, puis les Deniset.
Une année 86 ou 87, Zaza nous a proposé d’aller avec elle aux Issambres. Il y avait Marie Edith et les Lacaille. Cette maison était magnifique, en bord de mer, mer à laquelle on accédait directement par un petit sentier. Si mes souvenirs sont bons, cette maison avait été prêtée aux militants du PSU. La maison était très grande, avec de grandes baies vitrées sur lesquelles les vagues venaient frapper. Les enfants, nombreux, se baignaient et jouaient dans l’eau. Les adultes partageaient la préparation des repas et les repas dans le patio. Les discussions étaient bien animées, Zaza savait susciter les débats.
Par la suite, nous sommes restées en lien par courrier et par mails, nos rencontres furent épisodiques. Zaza était peu disponible, très prise par ses engagements. Elle ne comptait pas son temps quand elle entreprenait quelque chose.
On se voyait aux manifestations électorales ou fortuitement à Besançon.
Nous sommes allés les voir, Denis et elle, à Chaux Neuve avec les Deniset. Ce fut une belle journée. Elle était très fière de nous montrer tout ce qu’elle avait créé en couture et broderies pour ses petites filles et ses amis. Nous partagions la même passion, la broderie… Elle était fière aussi de nous montrer aussi comment elle faisait pour utiliser le clavier de l’ordinateur compte tenu de ses problèmes musculaires.
Nous nous sommes revues à un salon du livre dans le Haut-Doubs et à un spectacle chez nos amis, les Deniset.
Zaza, tu étais
Celle qui n’hésitait pas à dire ce que tu pensais.
Celle qui ne se plaignait pas malgré toutes les difficultés affrontées, pour te déplacer notamment.
Celle qui avait une belle énergie.
Celle qui n’avait pas peur de s’engager corps et âme pour défendre des valeurs auxquelles tu croyais.
Celle qui défendait la cause des femmes.
Celle qui s’est investie sans compter pour changer l’image de la vieillesse et faciliter le parcours de vie des personnes âgées.
Celle qui, par son acte courageux, réinterroge toute la société sur la question de la fin de vie.
Zaza,
… une femme engagée, passionnée, positive et joyeuse
… une de ces femmes qui a marqué ma vie.