Une mémoire éternelle
Je n’ai jamais milité dans le même parti que mon amie Paulette, mais dans le cadre de ma vie militante et amicale, j’ai eu l’occasion de la croiser, de la côtoyer, de vibrer avec elle un certain nombre de fois, et ces moments resterons pour moi inoubliables.
Ses engagements et ses passions ont coloré tout son cheminement politique. J’ai pu l’apprécier depuis les années 80. Plus particulièrement lors d’un voyage d’étude en 1986 dans les grands espaces naturels québécois que nous avions découvert dans le cadre d’une délégation régionale de la DRAE (Direction Régionale à l’Architecture et à l’Environnement) de l’époque.
Puis ce furent des cheminements croisés pour nous deux, elle dans son engagement au parti socialiste sur Besançon, la région et à l’Assemblée nationale, et moi dans mon engagement dans le mouvement national et régional des Verts. Nous avions eu un secret espoir en 2004 de la voir désignée comme tête de liste de l’union de la gauche et des écologistes pour les élections régionales mais les militants socialistes en avaient décidé autrement.
Ces dernières années, alors que nous n’étions plus vraiment, ni elle ni moi, aux « responsabilités » que nous avons eu de beaux et lumineux échanges partagés avec sa belle équipe d’amis.
Je garderai le souvenir de cette Paulette juché sur son engin électrique et sillonnant les pâtures autour de Chaux Neuve pour nous montrer qu’elle pouvait « tout à fait » nous accompagner en Calabre dans le petit village escarpé de Riace, à la rencontre des migrants ou cette petite lumière qui brillait dans ses yeux dans la basilique de Vézelay alors que nous y découvrîmes la symbolique de son architecture.
Malgré cette terrible maladie, elle aura su rester curieuse et imaginative, sereine et paisible, et déterminée dans l’adversité. Elle n’a pas cessé de nous apporter des leçons d’une grande beauté. Elle aura su nous les donner jusqu’à son dernier souffle et sa mémoire restera éternelle.